Après Brol, un album composé avec le strict minimum, une chambre et un ordi, Angèle a fait du chemin. Entre des clips encore actuels, une présence omniprésente sur les réseaux sociaux, un million d’albums vendu. Sans oublier trois Victoires de la musique et autant de D6bels en Belgique, la jeune artiste a su s’imposée, pour le meilleur.

Un début des plus explosifs

Tout est devenu fou très vite pour la jeune artiste en ayant enchainé de nombreux succès et un an de tournée enflammé. Une pause d’un an lui a permis de prendre le temps de prendre du recul sur son travail et sur ce qu’elle pouvait proposer de nouveaux et de tout aussi qualitatif, voir mieux. Passé de jeune artiste présente dans quelques playlists à star des médias et des aficionados de nouvelle musique francophone, il fallait prendre du recul, accepté de passer de l’anonymat à la surexposition. Car oui, l’ascension fut rapide, peut-être trop, mais toujours assez contrôlé pour nous réserver à chaque fois de nombreux titres qui nous trotte encore dans la tête après quelques années.

C’est à l’aide de ses journaux intimes, qu’Angèle nous permet avec l’aide de son documentaire avec Netflix, de mieux comprendre sa personne, son chemin, sa réalité qu’elle a construite et à laquelle elle se raccroche chaque jour. Malgré son amour pour Paris, Bruxelles, sa ville de cœur, reste le lieu où elle a pu se construire à ses débuts en jouant seule au piano ses chansons dans les bars. Ce qui lui avait permis à l’époque de faire sensation sur Instagram. Un amour toujours aussi intense qui lui a même donné l’idée de lui dédié le premier extrait de son nouvel album, Bruxelles je t’aime.

Bruxelles, notre amour

Un titre pop euphorisant appuyé par un clip lumineux avec cette touche de gaieté et d’amusement que l’artiste nous offre à chacune de ses nouvelles sorties. Un titre qui ouvre son second album Nonante-Cinq qui a été composé et coréalisé avec Tristan Salvati, présent depuis ses début. Ce qui a pour résultat un disque entrainant, des basses smooth et percutante qui ferait penser à No Doubt et même Tame Impala. NKF (PNL, Damso, Orelsan) et l’Américain Josh Gudwin ont même rejoint l’œuvre et donné encore plus de puissance. Ce dernier avait déjà travaillé sur les sons de Justin Bieber, J Balvin et Dua Lipa qui coécrit et produit avec Angèle Fever.

Angèle donne encore plus de son cœur dans l’écriture de chacune de ses nouvelles chansons. Surement car son univers s’étend et sa confiance dans son travail aussi. Il est maintenant beaucoup plus sujet de ses expériences personnelles, de son vécu et de toutes les questions qu’elle s’est déjà posées. Ce qui fait échos directement à une jeune génération qui a vécu le confinement de plein fouet, où plus rien ne semblait avoir de sens. Une génération qui ressent le besoin d’être décomplexé, à l’écoute et avertis de ce qui l’entoure. Avec des sujets parfois durs, mais nécessaire, à l’instar des violences faites aux femmes que l’on retrouve dans Tempête où la notion de consentement est au centre du débat. Des mots justes qui vont de soi, mais qui ne sont pas encore assez intégrés pour le bien de chacun.

Nonante-cinq, la suite

Car malgré sa réussite et sa visibilité, Angèle parle aussi de ses faiblesses, de son intimité, de son cœur en miette avec la réédition de Nonante-Cinq. De ses démons, de son anxiété, des thématiques qu’elle abordent dans une multitude de ses titres, Taxi, Amour Haine et Danger, Démons. Ce dernier titre en compagnie de Damso que l’on retrouve dans la réédition en version orchestral. On comprend ainsi que c’est par sa volonté de transmettre ses vulnérabilités qu’il est possible de les surmonter. Qu’il est normal de se sentir au bout du gouffre, sans pourtant oublier que se la jouer Solo n’est pas si terrible.

Avec Nonante-Cinq la suite, sortit depuis le 18 novembre, on retrouve 6 nouveaux titres dont Amour, Haine & Danger, un clip sortit le 30 septembre réalisé par Brice VDH. Sans oublier un feat avec Orelsan, Evidemment, qui avec certitude passera un bon moment sur les ondes, pour notre plus grand plaisir.